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4 avril 2008

Univers médiatique au Bénin

La représentation de la femme au scanner

 

La démonopolisation de l’univers médiatique en 1990 au Bénin a réveillé chez une multitude de personnes la passion au métier de journalisme. Hommes et femmes se sont donnés davantage plus que par le passé en vue de dénoncer les tares de la démocratie nouvellement acquise. Très peu de femmes s’y en ont  occupé. Et pour cause, le métier soit stressant et exigeant.

La presse béninoise n’est pas masochiste. La femme est valorisée dans le contenu des médias malgré leur nombre insignifiant. Pourtant certaines femmes sont promues par la presse lorsqu’elles se distinguent. Il y en existe aujourd’hui de bien connues qui ont été « fabriquées » par les médias. En effet, la présence des femmes dans les rédactions reste attachée à certaines émissions ou rubriques : santé, beauté, sport, éducation, société, mode, cuisine. Dans le secteur de l’audiovisuel, elles sont  plus représentatives pour la simple raison qu’elles estiment  rester au  micro et plus se faire voir à la télé. L’autre aspect  qui excite les femmes dans ce sens est la finesse de leur voix  à capter l’attention de l’auditoire. A l’Office de radio et de télévision du Bénin (Ortb) par exemple les femmes présentatrices du journal télévisé ont fait preuve de leur talent apprécié par plus d’un. Là, les femmes ont émergé à travers certains postes de responsabilité occupées tels que directrice de télévision et de radio, rédactrices en chef et même quelques unes ont intégré des institutions et organisations de presse comme l’Odem et l’Upmb . Il faut rappeler que cette promotion a commencé seulement à partir de 2005. Par ailleurs  du côté  de la presse écrite, le constat est amer, car les femmes sont presque absentes. Elles n’occupent pas non plus des postes de responsabilité au sein de leur organe. A la date d’aujourd’hui, seule Mme Reine Azifan a pu occuper le poste de Directrice de publication au sein du journal publique de l’Etat béninois «  La Nation ».  Celles qui s’intéressent au métier de journalisme le font par passion et même parfois par manque d’emploi comme l’indique Valentine Bonou, une stagiaire du  quotidien « Le Matinal ». Dans l’audiovisuel, selon le Baromètre des médias Africains (Bma), la présence de la femme s’améliore alors qu’elle est insignifiante dans la presse écrite. Dans la répartition des tâches rédactionnelles, certains responsables évoquent des questions de disponibilité et de sécurité de la femme pour la confiner dans les seconds rôles, des rôles beaucoup moins exigeants. Mais cette situation de la femme dans les médias ne doit pas être dissocié des pesanteurs sociologiques qui pèsent sur elle en général. Selon les statistiques du Pnud sur l’état de la population active,  seuls 30% de femmes exercent  le métier de journalisme au Bénin et environ 25% de ce pourcentage sont enregistrés  au niveau de la presse audiovisuelle dont 5 % sont actives dans le domaine de la presse écrite.

Reine Azifan, Une référence dans la presse écrite

         S’il est une femme qui a su s’imposer dans le milieu de la presse écrite par la force des choses et par son acharnement au travail, c’est bien Reine Azifan. La quarantaine environ,  épanouie, aimable, elle est dans sa treizième année dans la presse écrite. Très tôt, elle était attirée par le métier de journalisme puisqu’il fallait connaître sa carrière envisagée dès le début du collège. Déjà au collège, elle ambitionnait devenir journaliste à la radio. Après l’obtention de son baccalauréat série littéraire, elle obtint une bourse d’étude pour Moscou. Alors, elle s’inscrit à l’Université d’Etat (Russie). Durant des années, elle suit des cours théoriques et pratiques. Puis elle revient au pays avec son Master option radio. De la Radio Moscou Internationale en passant par l’Office de Radio et Télévison du Bénin, elle finit par se retrouver au journal ‘’La Nation.’’ Madame Azifan estime qu’elle ne se plaint pas dans la presse écrite. ‘’ Je trouve que la presse écrite peut être encore mieux à certains égards parce que si j’avais choisi la radio, c’est parce que j’ai pensé au moment de ma formation  que la radio est le moyen qui nous permet d’atteindre le plus grand nombre de personne parce que l’Afrique c’est l’oralité.’’ Lors de cet entretien à nous accorder elle pense également que le nombre de femmes dans la presse béninoise est faible. ‘’ Lorsque vous avez dix organes de presse et huit femmes sur le terrain ; ce n’est pas synonyme  de plus de femmes. Les femmes ne durent pas dans la presse à cause des difficultés.’’ Elle regrette aussi de ne pas voir les femmes sur tous les fronts surtout dans les reportages de guerre. Car c’est un métier de terrain. Dans ce métier, il y a des contraintes comme tout autre métier de la vie humaine. En abordant l’aspect d’autres références dans les médias et plus précisément la presse écrite, elle nous confie ceci ‘’ je n’en connais pas beaucoup. Celle qui constitue pour nous une doyenne et qu’on reconnaît comme une des premières femmes dans la presse écrite notamment au quotidien ‘’La Nation’’ anciennement ‘’Ehuzu’’, je crois madame Gisèle Adissoda qui est actuellement au Pnud.’’ D’ailleurs, elle le constate si bien que c’est difficile de donner des exemples en matière de femme référence presse écrite. Par conséquent, pour relever le défi, elle encourage les femmes à être dans ce métier.

Renverser la tendance…

Renverser la tendance qui tient à genou la femme dans le domaine de la presse partout. Ce serait l’idéal. Même si elles n’ont pas le courage d’affronter cette profession, surtout avec les difficultés financières que connaît ce domaine. Elle passerait alors par l’engagement personnel, la formation universitaire, le courage, la persévérance. Pour ne pas s’en plaindre donc, ces conditions sont nécessaires. Ce qui permettra de prétendre aux postes responsabilités dans les médias. Au regard des défis actuels et des enjeux du moment, il est même indispensable pour les femmes d’avoir la volonté, d’organiser et de participer à des formations pour relever leur niveau de représentation dans les médias .Au Bénin des organisations de presse qui existent n’ont pas inséré pour le moment un programme d’activité allant dans  le sens de la sensibilisation des femmes au métier de journalisme. Le REVELATEUR, un des organes de la presse universitaire béninoise s’évertue dans ce sens depuis 2007 à travers le projet intitulé « Presse au femmes et développement ». Ce projet exécuté au mois de mars dans le cadre de la journée internationale de la femme a d’ailleurs pour objectif principal d’initier des activités visant à exhorter les étudiantes et à renforcer leurs capacités dans le domaine du journalisme. Car les organes de la presse universitaire restent et demeurent les seuls centres de formation au Bénin approprié au métier de journalisme.

Faible représentativité des femmes en Afrique

L’absence des femmes dans la presse africaine ne cesse d’interpeller la conscience des observateurs avertis. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui et ne résulte pas sans doute du néant. Elle est le reflet des difficultés qui minent les médias en général, particulièrement la presse écrite. Absente quand l’information aborde certains sujets tels que la politique, l’économie, l’agriculture …la femme plutôt que les hommes prend la parole quand l’information a trait au corps, à la maison et à la beauté. Selon les différents rapports sur la femme dans la presse dans le monde, seules 18 % des femmes sont à la source des informations (Rapport de Global Media Monitoring). Au Bénin, 30% de femmes exercent  le métier de journalisme et environ 5 % sont actives dans le domaine de la presse écrite. (Statistiques du Programme des Nations Unis  pour le Développement sur l’état de la population active). Ces chiffres montrent clairement que la représentation des femmes est faible. Et pourtant les femmes représentent plus de la moitié de la population. De l’Afrique Australe en passant par l’Afrique Occidentale, les femmes ne représentent qu’un pourcentage inférieur à 46 %.  Par contre, elles trouvent les meilleures opportunités, celles de présentatrices dans les médias audiovisuelles. En Zambie par exemple 63% des femmes exercent dans les audiovisuelles. Mais elles n’y exercent que pour une durée limitée à cause de leur âge. On le remarque dans les pays anglophones comme le Botswana, l’Afrique du Sud, Zambie, Angola.

Afoéguda Augustin

Azifan_Reine

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Commentaires
K
Nous les femmes nous devons apprendre à plus lutter pour véritablement gagner notre place dans la société
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